Trouvé dans le "BULLETIN DE L'AISNE"

D'un clocher à l'autre, Bulletin trait d'union des paroisses de Résigny, Grandrieux, Les Autels, Rouvroy sur Serre et Parfondeval en 1938 par l'abbé Jubelin.

CARTE DE GROSSESSE de 1944

Carte d'alimentation dite "carte de grossesse" de ma mère en 1944
Carte d'alimentation dite "carte de grossesse" de ma mère en 1944

Carte de grossesse

 

Les femmes enceintes doivent se déclarer en mairie et reçoivent une carte de grossesse.

Au recto, figure la date de délivrance de la carte, l’adresse et les éléments d’état-civile nom du médecin ou de la sage-femme, la date de la délivrance du certificat initial attestant la grossesse la date probable de l’accouchement. En seconde partie du document, c’est un nouveau certificat médical délivré par le même médecin, le 1er septembre 1942, au cours de la visite du 5ème mois.

En bas et en haut de la carte, différents tickets sont prévus permettant d’obtenir du lait entier, des suppléments alimentaires ou du charbon. Un ticket permet d’obtenir une « carte de priorité » utile dans les queues devant les magasins ou dans les transports où la femme enceinte pouvait passer devant les autres.

Au verso, sont notées les « Instructions pour l’usage de la CARTE DE GROSSESSE :
La présente carte permet à le femme enceinte de justifier de son état sans avoir à produire de certificat médical chaque fois qu’elle demande à bénéficiers des avantages auxquels elle peut prétendre.

 

 Elle est valable jusqu’à l’accouchement sous réserve pour l’intéressée de subir un examen médical au cours du cinquième mois de grossesse et d’en faire consigner les résultats dans la partie réservée à cet effet au recto de la présente carte.
La signature du médecin ou de la sage-femme doit être certifié par le maire ou le commissariat de police.
En cas d’interruption de grossesse la carte cesse immédiatement d’être valable et devra être restituée à la mairie par la titulaire en même temps que les titres de rationnement obtenues au moyen de cette carte. Il lui sera délivré un récépissé sous la forme d’un certificat de retrait modèle 5 bis. La non restitution de la carte et des titres de rationnement est assimilée à leur détention irrégulière et expose l’intéressée aux peine prévues par la loi
[pouvant aller jusqu’aux travaux forcés à perpétuité ! cf. recto].
Au moment de la naissance de l’enfant, la délivrance des titres d’alimentation du nouveau-né est subordonné à la restitution de la carte de grossesse et des titres d’alimentation, non attribués, attribuant des suppléments de rations alimentaires. Le reliquat des titres non employés à l’acquisition de suppléments alimentaires doit correspondre aux rations à percevoir à compter du lendemain de la naissance et jusqu’à la fin du mois en cours. Dans le cas où tout ou partie des tickets correspondants aux rations non échues aurait été employé, une retenue égale aux quantités consommées par anticipation sera opérée sur les titres d’alimentation de l’enfant. »
Si l’on se réfère à la fin de ces instructions, attention aux cas d’accouchement prématuré, si la maman a consommé le supplément alimentaire avant la naissance, ce qu’elle a consommé indûment sera prélevé sur les rations du bébé !

En plus de ces instructions, les futures mamans sont incitées à s’adresser au Secours National, une des institutions à la solde du régime de Vichy :


Auteurs : Jean Sauvageon

 

 

Contexte historique

 

Cette carte est l’illustration d’un des volets de la devise de l’État français, « Travail, famille patrie ». Ici, on apporte sa sollicitation à la future mère de famille en lui attribuant des suppléments alimentaires et lui donnant une certaine priorité dans quelques situations.

Chaque habitant était muni d’une carte d’alimentation, la carte A, utilisée pour acheter la « ration de base » par la grande majorité. Quelques situations permettaient de pouvoir bénéficier de suppléments, les jeunes avec les cartes J1, J2 et J3, les « travailleurs de force » avec la carte T, et les femmes enceintes avec la « carte de grossesse », etc.

Ces cartes donnaient lieu à une véritable bureaucratie, pour les mairies d’abord qui les distribuaient, qui devaient les viser, délivrer, comme c’est le cas ici, un récépissé... Les commerçants ensuite ne pouvaient vendre la plupart des denrées que contre remise d’un ticket. Ces tickets étaient recollés par le vendeur sur des feuilles récapitulatives spéciales, distinctes pour chacune des denrées vendues. En échange de ces tickets auprès de leurs fournisseurs, il pouvait recevoir de nouvelles livraisons. Et ainsi de suite, pour le grossiste. Sans oublier les citoyens qui devaient gérer les multiples cartes dont ils étaient pourvus pour le pain, les denrées diverses, la viande et la charcuterie, les textiles, les chaussures, les ustensiles de cuisine, le matériel de jardinage, certaines semences, le tabac, etc.

 

Auteurs : Jean Sauvageon
Sources : Archives communales de Triors.

 


 

Plainte Doléance et Remontrance des habitants de Résigny et Tran

du 1er mars 1789

Procés verbal d'assemblée du village et communaux de Résigny pour la nomination des députés du 1er mars 1789

Extrait du livre"Le canton de Rozoy-sur-Serre", 1865

Résigny. — Résignis (1410) et Train


Village situé sur la Serre à 8 kilomètres au N.-E. de Rozoy et 50 kilomètres N.-E. de Laon. Population, 707 habitants. Paroisse succursale. Bureau de poste de Rozoy et perception de Brunehamel. Bureau de bienfaisance. École primaire communale des deux sexes. Surface territoriale, 783 hectares 21 ares. Deux moulins à eau.

Sol ingrat produisant peu de blé; bois, prairies naturelles, culture considérable d'arbres à fruits, commerce de charbon de bois, de cidre, de fruits et d'osier.

évolution de la population, source Wikipédia
évolution de la population, source Wikipédia

Les prairies, les ruisseaux, les bosquets et les terrains plantés d'arbres qui environnent le village de Résigny lui donnent un aspect riant et pittoresque.

 

Ce village n'était, à son origine qui paraît remonter au IXe siècle, qu'une réunion de charpentiers, de bûcherons et de charbonniers vivant au milieu des bois. Une partie de la population a conservé ce genre d'occupation. La fabrication des toiles dites de Thiérache étant à peu près tombée, les ouvriers qui trouvaient une précieuse ressource dans ce travail, tissent aujourd'hui les étoffes de laine et de coton. On compte à Résigny plus de 60 métiers pour ce tissage. Un assez grand nombre de moissonneurs de Résigny et des communes voisines, vont dans la Champagne et le Porcien offrir leurs bras pour la récolte du seigle et du blé, quelques-uns d'entre eux vont jusqu'aux environs de Paris; cela s'appelle dans le pays, aller en France, à cause sans doute du nom d'Ile-de-France que portait l'ancienne province dont Paris était la capitale.

 

A la Révolution, plusieurs prêtres vinrent se réfugier à Gratreux chez un nommé Jean Cordier qui leur offrit généreusement l'hospitalité et un abri contre les persécutions. Le cabinet dans lequel ces prêtres disaient la messe en secret est encore appelé la Chapelle par la famille Cordier. La pierre d'autel qui servit à ce saint usage est conservée comme une précieuse relique à Bay (Ardennes), village voisin, par un descendant de cette chrétienne et patriarcale famille.

 

A cette époque de troubles et de persécution, les pratiques religieuses devinrent considérables chez Jean Cordier; on y administrait les sacrements, on alla jusqu'à offrir le pain bénit à la messe du dimanche; cette mission dura environ dix-huit mois.

 

Suivant la tradition, le hameau de Tran occupe l'emplacement d'une ancienne ville; c'est sans doute ce qui fait dire encore aujourd'hui aux habitants de Résigny : « Tran-le-Grand, Résigny-le-Petit. » Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on a découvert à diverses époques et tout récemment encore des vestiges d'habitations dans les terres voisines. Il y avait à Tran une chapelle dédiée à Saint-Martin.

 

Il existe à Mont-Saint-Jean, commune voisine de l'ancienne abbaye de Bonnefontaine (Ardennes), une cloche sur laquelle on lit entre autres choses: " Anne, suis faite en l'an 1559 par les religieux et bienfaiteurs de Bonnefontaine. " On dit que cette cloche a appartenu à la chapelle de Saint-Martin de Tran.

 

Dans un acte de décès d'un sieur Varlet qui est mort à Résigny le 2 avril 1756, à l'âge de cent ans, il est fait mention que la terre de Tran, comme celle de Gratreux, appartenait à l'abbaye de Bonnefontaine.

 

Il y avait autrefois à la Planche-à-Serre un poste des fermes du Roi, en 1773 Jean-Baptiste Levasseur en était brigadier.

 

Les registres de l'état civil de cette commune commencent en l'année 1668.

 

Agents nationaux.

An IV

Sinet Jean

An VI

Lefèvre Henri

Maires

An VII

Bonnaire Jean-Baptiste

An XII

Machot Pierre

1808

Grandvallet Jean François

1813

Flucher Charles

1830

Lemaire Hyacinthe-Stanislas

1837

Cordier Jean-Pierre

1843

Flucher Jean-Charles

1846

Douce Jean-Louis-Michel

1848

Sinet Jean-François (intérimaire)

1848

Grandvallet Jean-Baptiste (officier en retraite)

Curés-desservants.

-1802. Longuet, Simon-François.

-1831. Ponthieu, Vincent, né à Vendeuil le 22 février 1766; il avait été vicaire à Montcornet, puis curé de Morgny-en- Thiérache, de Dohis et de Cuiry-lèsYviers. Il fonda avec la plus modeste fortune le couvent de cette dernière commune. Pendant sa vie si bien remplie, il pratiqua l'humilité, la charité et accomplit les devoirs de son état avec une grande ferveur; il se retira le 11 septembre 1837 à Cuiry-lèsYviers où il mourut le 20 janvier 1841.

-1838. Mennechet, Jean-Louis-Charlemagne, passé à Dallon.

-1841. Durozoy, Jean-Baptiste, passé à Vendresse-et-Troyon.

-1849. Panier, Prosper.

-1853. Pontoy, Charles-Philibert, né àDercy le 6 août 1797, ordonné prêtre le 14 août 1821.Il fut successivement curé-desservant à Estrées, à Joncourt, professeur de philosophie au séminaire de Soissons,curé desservant à Brissy et à Résigny. Il unissait une grande modestie à un mérite rare et jouissait de l'estime générale. Pendant le cours de son ministère qu'il remplit toujours saintement, il prit l'initiative de la construction de trois églises dont une à Résigny. Lorsqu'on bâtissait celle-ci, M. l'abbé Pontoy était atteint d'une maladie grave qui l'affaiblissait chaque jour; sentant sa fin approcher, il se fit transporter en face de la nouvelle église pour la contempler avant de mourir, on le vit alors dans une sorte d'extase; au bout de quelques instants il dit avec une vive émotion: « Emportez-moi, je ne la verrai plus. » En effet peu de jours après, le 20 mars 1861, il mourait avec le calme et la sérénité que donnent une conscience pure et une grande confiance en Dieu. A ses obsèques qui eurent lieu dans l'église quoique non achevée, M. l'abbé Guyenne, curé-doyen à Montcornet, fit en présence d'une nombreuse assistance qui l'écoutait pieusement, l'éloge du regretté défunt, parla de ses éminentes vertus, de l'aménité de son caractère, de sa bonté de cœur et de ses bonnes œuvres. M.l'abbé Pontoy fit par testament plusieurs fondations pieuses et charitables, entre autres, une rente perpétuelle en faveur des pauvres de Résigny et de la fabrique de l'église de cette paroisse; selon son désir, une somme de 1000francs fut employée à lui ériger un monument.

-1862 (1er avril). Hoyaux, Dominique, né à Flojon (Nord), le 22 juillet 1825, bachelier ès-lettres. Ordonné prêtre à Soissons, en 1850, il fut successivement professeur de troisième au séminaire de Laon et de Saint-Légerà Soissons, professeur à l'Institut des frères de l'Immaculée-Conception àMercin et à Oulchyle-Château, directeur des frères dudit Institut à Prémontré, curé-desservant à Wiège-Faty, directeur à l'institution Saint- Louis à Saint-Quentin, curé- desservant à Résigny; il est actuellement aumônier de la maison des religieuses de Notre-Dame à Saint-Erme.

-1865 (juillet). Hilaire, Jean-Marie-Alexis, né en 1817,ancien desservant de Remigny et de Nogentel, en exercice.

Instituteurs.

— Vers 1700. Charlier, Pierre. — Vers 1720. Charlier, Louis. — 1740. Charlier, Jean. — 1782. Charlier, Jean-François. — 1810. Cointe, Adrien. — 1831. Amboise, Erme, passé à SainteGeneviève. — 1861, Leduc, Joseph-Arsène, en exercice.

L'Eglise

L'ancienne église avait la forme d'une croix et était construite en bois et briques; détruite par le temps et menaçant ruine, elle fut interdite le 20 décembre 1857, par ordonnance de l'évêché. Sa reconstruction fut entreprise et exécutée par MM. Splingart et Patelet, sur les dessins de M. Pinguet-Védie, architecte de la ville de Saint-Quentin. L'adjudication des travaux fut faite le 24 juin 1859; la dépense qu'on avait évaluée à la somme de 34,000 francs, fut ouverte au moyen :

1° d'une souscription volontaire recueillie par les soins du maire et du curé de la commune (cette souscription a produit dans la commune près de 13,000 francs et 300 journées de travail; - au dehors,3101 francs 50 centimes)

2° des deniers de la commune;

3° d'une subvention de l'Etat.

Cette souscription a produit dans la commune près de 13,000 francs et 300 journées de travail, au dehors, 3,101 francs 50 centimes.

La nouvelle église, construite en pierres et briques sur l'emplacement de l'ancienne, a trente mètres de longueur, quinze de largeur et dix de hauteur sous voûte; le style de son architecture est le genre gothique.

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Cet édifice se compose d'un sanctuaire, d'un chœur, d'une nef précédée d'un porche et de deux collatéraux avec des arceaux en ogive. Aux extrémités supérieures des bas-côtés, sont placées deux chapelles ouvertes du côté du chœur, et derrière ces chapelles, deux sacristies.

 Au centre de la face principale se trouve une tribune pour l'orgue et la tour du clocher qui a 19 mètres 50 centimètres de hauteur et qui est elle-même surmontée d'une flèche en charpente, couverte en ardoises, ayant aussi 19 mètres 50 centimètres d'élévation.

Cette église, qui est admirée des visiteurs, fut livrée au culte le 26 juillet 1862, jour de la fête de Sainte Anne , et bénite solennellement le dimanche 30 avril 1865, par Monseigneur Dours évêque de Soissons. (pendant la construction de l'église, qui dura trois ans, M. Merny fournit sans intérêt, un bâtiment très convenable pour la célébration des offices divins; il refusa de le vendre tant que la paroisse en eut besoin.)

Les principaux objets qui ornent l'église sont:

1° un autel en fonte imité des cathédrales du moyen-âge, petit chef d'œuvre que chacun admire et qui est une acquisition de la fabrique

2° une chaire remarquable par le fini du travail, qui a été payée, ainsi que deux lustres, à l'aide d'une souscription des habitants

3° un joli chemin de croix dû à la munificence de Sa Majesté l'Impératrice des Français; il a été sollicité par M. Grandvallet, fils, chef de bataillon d'infanterie

4° un tableau en tapisserie représentant la descente de Jésus-Christ au tombeau

Pendant la construction de l'église, qui dura trois ans, M. Meruy fournit sans intérêt un bâtiment très-convenable pour la célébration des offices divins; il refusa de le vendre tant que la paroisse en eut besoin. M. Douce, lieutenant au 2ème régiment de ligne, qui en fit hommage à l'église de son pays natal.

La sonnerie est composée de trois cloches qui ont été fondues à Solente (Oise), et baptisées solennellement le 7 janvier 1862 par M. Guyenne, curé-doyen à Montcornet.

Ces cloches se nomment:

1° Marie; parrain, M. Amand Tavenart, maire de Fraillicourt(Ardennes), marraine, Anne Cordier, son épouse. —Poids, 600 kilogrammes.

2° Eléonore, parrain, M. Jacques-Edouard Fossier, de Résigny, marraine, Marie-Anne-Eléonore Flucher, son épouse. — Poids, 448 kilogrammes.

3° Ismérie; parrain, M. Jean-Nicolas Douce-Tandart, maire des Autels, marraine, Ismérie-Adéline Durozoy, née à Résigny, demeurant à Londres, représentée par Me Cornet, Célestin, née Désirée Bienfait.—Poids, 314 kilogrammes.

M. l'abbé Pontoy, curé de Résigny, obtint cette dernière cloche de la générosité de ladite dame Durozoy, donna la seconde et fit refondre à ses frais l'ancienne cloche qui l'avait déjà été en 1846. Elle portait primitivement l'inscription suivante: « Je suis Alexandrine, nommée par Madame Alexandrine Delabroye Delaval, dame de Résigny, veuve de feu messire Pierre Lepicart, chevalier, seigneur de Sévigny, et par François Lepicart, chevalier, seigneur de Résigny.

Nous sommes bénites par M. Henri Froment, curé de Grandrieux et Résigny. Nallard, marguillier. Mil VI C XL VII (1647).

Après la Révolution, on grava sur cette cloche ce qui suit: « Nous étions deux, ma sœur a été enlevée par les Révolutionnaires de 93. »

Le terroir se divise en terres labourables, vergers et terrains plantés, prés, jardins, bois taillis, aulnaies, etc.

Parmi les lieudits nous citerons le Courtil Genon, la Rosière, la Fontaine Aumône, la Fontaine Robin, les Jongleurs, à Colin-le-Chêne, la Fosse-aux-Reines, Monplaisir, le Fief, le Gondouzy, etc.

L'ancien château était entouré d'eau avec pont-levis; il fut vendu, vers la fin de la Révolution, par M. d'Y, de Résigny à MM. Hosson et Ferrey de Brunehamel qui le firent démolir en grande partie et n'en laissèrent subsister que deux ailes en briques.

Seigneurs.

-1260 Robert de Résigny, chevalier; Jean, son frère, écuyer.

-1555 Antoine de Margival, seigneur de Résigny

-1640 François Le Picart, seigneur de Résigny

-1660 François Le Picart, seigneur et marquis, de Résigny, fils du précédent, décédé le 17 mars 1712, à l'âge de 75 ans, enterré dans l'église. Il était marié à Marie de Bitry, décédée le 22 mars 1712, à l'âge de 74 ans, aussi inhumée dans l'église.

-1712 Louis Le Picart, chevalier, marquis de Montreuil, décédé en 1734; femme, Marie d'Espinoy, décédée le 15 mars 1728, enterrée dans l'église

-1734 Vincent de La Fontaine, comte de Solar, seigneur de Résigny. C'est lui, dit-on, qui introduisit dans ce village la culture des pommiers.

-1750 Jean-Charles-Louis d'Y, chevalier, seigneur de Résigny, officier d'infanterie au régiment de Bourbon, marié le 8 août 1753 avec Marie-Nicolle Claude-Elisabeth de Rillard. Jean-Charles-Louis d'Y mourut le 6 mars 1788 et fut inhumé dans l'église. Enfant : Marie-Louis-Elisabeth, née à Résigny le 25 mai 1760

-1788 Marie-Louis-Etienne d'Y, chevalier, seigneur de Résigny, officier d'infanterie au régiment de Bourbon, marié avec dame Marie-Louise de Macquerel. En 1790 il est nommé commandant de la garde nationale de Résigny; quelques années plus tard il prend le chemin de l'exil et n'habite plus jamais son château. Le 15 décembre 1801, il est nommé maire de Faucoucourt, canton d'Anizy-le-Château et y remplit ces fonctions jusqu'en 1815.

Marie-Jules-Louis d'Y fils du précédent, né à Résigny le 24 août 1788, décédé à Paris le 25 octobre 1857 à l'âge de 69 ans, était général de brigade, grand-officier de la Légion d'honneur.

 

 M. d.'Y de Résigny se sentant de l'inclination pour la carrière militaire se présenta à l'école militaire de Fontainebleau et y fut admis le 5 septembre 1805. Nommé sous-lieutenant au 7e chasseurs à cheval le 3 janvier 1807 et lieutenant dans le même corps en 1810, il y servit sans interruption jusqu'en 1815 époque à laquelle il fut promu au grade de capitaine et décoré de la Légion d'honneur; il passa en qualité d'aide de camp auprès de M. le duc de Plaisance.

 

L'Empereur Napoléon 1", à son retour de l'île d'Elbe, l'attacha à sa personne comme officier d'ordonnance. M. d'Y de Résigny partit avec l'Empereur de La Malmaison et resta près de lui jusqu'au jour où l'illustre proscrit monta à bord du vaisseau Le Northumberland; M. d'Y de Résigny fut alors conduit à Malte où il resta prisonnier-pendant dix mois; en quittant cette île, ayant été rayé des cadres de l'armée, il rentra dans la vie privée jusqu'en 1830. A cette époque, M. d'Y de Résigny reprit du service comme lieutenant-colonel au 6e hussards, fut nommé, le 1er mai 1831, officier de la Légion d'honneur; le 24 janvier 1832, colonel du 1er régiment de dragons; le 20 février 1841, commandeur de la Légion d'honneur; le 18 décembre 1842, maréchal-de-camp et au mois d'août 1852, grand-officier de la Légion d'honneur. Le général d'Y de Résigny fit la campagne de 1806 et de 1807, en Prusse et en Pologne ; celle de 1808, en Espagne; celle de 1809, en Allemagne; celle de 1812, en Russie; les deux campagnes de 1813, en Allemagne et enfin, celle de France, en 1814.

Il y avait autrefois un fief à Résigny, un lieudit du terroir porte encore le nom de fief.

Régisseurs de la terre et seigneurie de Résigny :

-1640 François Le Suisse

-1683 Nicolas Le Suisse, bailli de la justice de Résigny

-1685 Jacques Le Suisse

-1694 Pierre Gamot

-1700 Jean Flucher

-1720 Rigobert Briffoteaux, receveur comptable et procureur fiscal de la justice deRésigny

-1738 Pierre Charlier

-1750 Jean-François Grandvallet, procureur fiscal. Son fils, Jean-François Grandvallet, fut maire de Résigny en 1808; le maire actuel est fils de ce dernier.

Au mois de février 1790, Pierre Machot est élu maire de la commune de Résigny; Jean-Baptiste Bienfait, Gérard Forest, Rigobert Cordier, Claude Terlot et Henri Lefèvre sont nommés officiers municipaux; Pierre Menu, procureur de la commune; ce dernier a pour successeur Jean-Louis Jérôme, ancien brigadier des fermes du roi au poste de la Planche à-Serre.

Le 29 juin 1790, la municipalité et M. d'Y commandant de la milice nationale font choix de la députation qui doit se rendre d'abord à Laon puis à Paris le 14 juillet pour la fédération générale du royaume.

Le 14 juillet 1790, un autel est dressé sur le terroir de Résigny, à proximité de celui de Grandrieux; chaque citoyen des deux communes, doit, après avoir entendu la messe, prononcer sur cet autel le serment civique, mais une pluie torrentielle empêche de dire la messe en plein champ; la cérémonie se passe dans l'église de Résigny; les vêpres sont chantées à une heure pour donner à la jeunesse le temps de se divertir.

Le 17 octobre 1790, la municipalité autorise le maire à se rendre à Laon au sujet d'un procès intenté contre la commune par Louis-Etienne d'Y ci-devant seigneur de Résigny qui résidait encore au château. Malgré ce procès et un autre que le village avait perdu contre son père, en 1783, et dont les frais s'étaient élevés à 1,440 livres, M. Louis-Etienne d'Y reste commandant de la garde nationale jusqu'au jour où il émigra.

Le 11 novembre 1790, M. Longuet, curé, présent à la séance de la municipalité, refuse de prêter le serment constitutionnel et déclare qu'il ne lira pas au prône les décrets de l'Assemblée.

Le 20 mars 1791, la municipalité invite M. Longuet à lire au prône le mandement de l'évêque constitutionnel Marolles nouvellement élu, le digne curé s'y refuse. A l'issue de la messe, le greffier de la mairie donne lecture de ce mandement à la porte de l'église.

Le 3 avril 1791, M. Jean-Antoine Dufour nommé curé de Grandrieux et Résigny se présente à l'assemblée municipale de cette dernière commune, muni de pouvoirs ainsi conçus : « Nous Claude-Eustache François Marolles, par la grâce de Dieu et l'élection du peuple, évêque du département de l'Aisne, uni de communion avec le Saint-Siège; vu le procès-verbal de l'assemblée électorale de Laon, par lequel il appert que le sieur Dufour a obtenu la pluralité absolue des suffrages de la cure de Grandrieux et Résigny, après le tout, nous être assuré de la doctrine, capacité, bonnes vie et mœurs dudit sieur Dufour, et requis par lui de lui conférer l'installation canonique, lui avons donné de l'avis de notre conseil, comme par ces présentes lui donnons tous pouvoirs pour exercer dans lesdites paroisses, les saintes fonctions qui lui sont confiées, sous le scellé de notre diocèse, le 30 mars 1791. »

« Signé : f CEF, évêque du département de l'Aisne. »

Le 1er mai 1791, l'assemblée municipale accuse le citoyen Longuet, ci-devant fonctionnaire public de la paroisse de Résigny et le citoyen Jean-Baptiste Cordier, prêtre demeurant à Gratreux chez ses parents, de tenir de mauvais propos et de faire des réunions dans diverses maisons surtout au château où le sieur Longuet avait trouvé un refuge et disait la messe. La municipalité déclare ces deux prêtres perturbateurs du repos public, sollicite du Directoire du département l'autorisation de les expulser de la commune pour éviter de plus grands troubles.

Le 15 septembre 1792, l'abbé Jean-Baptiste Cordier reçoit de la municipalité un sauf-conduit pour émigrer et déclare qu'il va se réfugier sur la terre du Duché de Bouillon. Il était alors âgé de trente-deux ans.

Le 21 novembre 1793, M. Dufour, curé intrus se présente devant le conseil général de la commune pour se déclarer démissionnaire. Alors finit à Résigny l'exercice public du culte catholique.

Le 6 frimaire an II, la municipalité donne douze livres à Jean et à Pierre Flament, charpentiers, pour descendre une cloche. On fait l'inventaire des «choses provenant du Temple de la Raison, » pour être envoyées au District de Laon.

Pendant les premières années de la République française, Résigny est réduit à la dernière misère par suite de nombreuses réquisitions de vivres. En réponse à celle du 14 pluviôse an II qui demandait 50 quintaux de blé, la municipalité déclare qu'il n'y en a plus en tout que dix quintaux à Résigny et qu'elle ne peut en fournir davantage. Le dix prairial, elle annonce qu'elle est dans l'impossibilité de continuer de fournir des subsides à l'armée, qu'il n'y a plus de blé dans la commune et qu'une foule de pauvres y viennent demander en pleurant du pain pour assouvir leur faim.

Les communes de Résigny et de Brunehamel sont longtemps en désaccord à l'occasion de la ligne de démarcation de leurs terroirs respectifs. Au mois de ventôse an III, cette question s'agite plus vivement encore à cause des impôts; le 17 vendémiaire an IV, il est procédé à un arrangement entre les deux municipalités.

Pendant la Révolution Pierre Bonnaire est chef de l'atelier pour la fabrication du salpêtre à Résigny.

Le 7 messidor an XI, M. François-Simon Longuet, muni des pouvoirs qu'il a reçus de Monseigneur l'Evêque de Soissons, se présente au maire de Résigny pour prendre possession de la succursale.

Par acte du 10 janvier 1818, le conseil municipal achète à M. Soret, Jacques-Augustin, employé des douanes au poste d'Hirson et originaire de Résigny, une maison pour servir de presbytère. M. le curé Longuet en prend possession le 1er mars 1819; les réparations à faire à cette maison, suscitent entre le maire, le conseil municipal et les plus hauts contribuables des querelles si vives que pour les apaiser M. le comte de Floirac, Préfet de l'Aisne, se rend à Résigny.

En 1857, Monseigneur de Garsignies, Evêque de Soissons et Laon, administre le sacrement de confirmation dans l'église de Résigny.

Le 20 mai 1860, Madame Hosson, Jean-François Amateur, née Aline-Marguerite Gouge, de Brunehamel, fait la pose de la première pierre de l'église de Résigny, en présence de M. Guyenne, curé-doyen à Montcornet, qui bénit cette pierre, de M. Lemoine, juge de paix du canton, de M. Angot, curé de Rozoy, de M. Cherpin, prêtre habitué audit Rozoy, de M. Pontoy curé-desservant de Résigny, de M. Grandvallet, maire de la commune et de toute la population. Ladite pierre est placée au contrefort du portail, à droite, avec une pièce de 5 francs au millésime de 1856 et à l'effigie de l'Empereur Napoléon III.

Le dimanche 25 septembre 1864, a lieu dans l'église de Résigny, la bénédiction solennelle du joli chemin de croix dont nous avons déjà parlé. La cérémonie était présidée par M. Guyenne, curé-doyen à Montcornet, auquel étaient venus se joindre beaucoup de prêtres du canton.

Le dimanche 30 avril 1865, Monseigneur Dours, Evêque de Soissons et Laon, accompagné de M. Tévenart, curé-archiprêtre à Laon, se rend à Résigny pour l'inauguration de l'église et l'administration du sacrement de confirmation. M. Grandvallet, maire, et M. Hoyaux, curé, suivis de la subdivision des sapeurs-pompiers et d'au moins 2,000 personnes vont recevoir Sa Grandeur aux confins de la commune

A cette cérémonie, les sapeurs-pompiers portaient pour la première fois un uniforme dû pour moitié a la générosité de dame Ismérie-Adéline Durozoy.

Philoximene Mien Peon (1865)

Cette commune vallonnée est sillonnée de deux ruisseaux qui serpentent à travers bosquets et prairies pour rejoindre la Serre.

CINQ HAMEAUX

RESIGNY compta jusqu'à 900 âmes en 1836.
Au dernier recensement, il n'y avait que 210 habitants. La commune comporte cinq hameaux : la Planche à Serre, Grateux, Tran, les Ouïes et la quartier de la Gare.
Ce dernier reprend vie avec la création de l'axe vert sur l'ancienne voie ferrée LAON-LIART.

 Pourquoi l'appellation de Planche à Serre? On raconte que, jadis, une planche épaisse (à défaut de pont à l'époque) permettait aux habitants de traverser la rivière la Serre.
Celle-ci prend sa source à proximité et marque d'ailleurs la limite entre RESIGNY et MAINBRESSON, commune des Ardennes.                                                     
                                                    

 

 

Les prairies, les ruisseaux, les bosquets et les terrains plantés d'arbres qui environnent le village de Résigny lui donnent un aspect riant et pittoresque.

Ce village n'était, à son origine qui paraît remonter au ixe siècle, qu'une réunion de charpentiers, de bûcherons et de charbonniers vivant au milieu des bois. Une partie de la population a conservé ce genre d'occupation. La fabrication des toiles dites de Thiérache étant à peu près tombée, les ouvriers qui trouvaient une précieuse ressource dans ce travail, tissent aujourd'hui les étoffes de laine et de coton. On compte à Résigny plus de 60 métiers pour ce tissage. Un assez grand nombre de moissonneurs de Résigny et des communes voisines, vont dans la Champagne et le Porcien offrir leurs bras pour la récolte du seigle et du blé, quelques-uns d'entre eux vont jusqu'aux environs de Paris; cela s'appelle dans le pays, aller en France, à cause sans doute du nom d ' Ile-de-France que portait l'ancienne province dont Paris était la capitale.

A la Révolution, plusieurs prêtres vinrent se réfugier à Gratreux chez un nommé Jean Cordier qui leur offrit généreusement l'hospitalité et un abri contre les persécutions. Le cabinet dans lequel ces prêtres disaient la messe en secret est encore appelé la Chapelle par la famille Cordier. La pierre d'autel qui servit à ce saint usage est conservée comme une précieuse relique à Bay (Ardennes), village voisin, par un descendant de cette chrétienne et patriarcale famille.

A cette époque de troubles et de persécution, les pratiques religieuses devinrent considérables chez Jean Cordier; on y administrait les sacrements, on alla jusqu'à offrir le pain bénit à la messe du dimanche; cette mission dura environ dix-huit mois.

Suivant la tradition, le hameau de Tran occupe l'emplacement d'une ancienne ville; c'est sans doute ce qui fait dire encore aujourd'hui aux habitants de Résigny : « Tran-le-Grand, Résigny-le-Petit. » Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on a découvert à diverses époques et tout récemment encore des vestiges d'habitations dans les terres voisines. Il y avait à Tran une chapelle dédiée à Saint-Martin.

Il existe à Mont-Saint-Jean, commune voisine de l'ancienne abbaye de Bonnefontaine (Ardennes), une cloche sur laquelle on lit entre autres choses: * Anne, suis faite en l'an 1559 par les religieux et bienfaiteurs de Bonnefontaine. » On dit que cette cloche a appartenu à la chapelle de Saint-Martin de Tran.

Dans un acte de décès d'un sieur Varlet qui est mort à Résigny le 2 avril 1756, à l'âge de cent ans, il est fait mention que la terre de Tran, comme celle de Gratreux, appartenait à l'abbaye de Bonnefontaine.

 

 

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nomination de Jean Sinet, (1726-1795) agent communal, comme procureur fiscal en 1788, qui devient Agent National en 1793.(1er maire de Résigny)- c'est l'arrière-arrière-arrière grand-père de Lucie Floquet, ma grand-mère, femme de Léon
nomination de Jean Sinet, (1726-1795) agent communal, comme procureur fiscal en 1788, qui devient Agent National en 1793.(1er maire de Résigny)- c'est l'arrière-arrière-arrière grand-père de Lucie Floquet, ma grand-mère, femme de Léon
Jean-Pierre Sinet, fils de Jean
Jean-Pierre Sinet, fils de Jean
Jean Pierre Sinet, arrière grand-père de Léon
Jean Pierre Sinet, arrière grand-père de Léon

L’Église

L'ancienne église avait la forme d'une croix et était construite en bois et briques;

* l'horloge avait été achetée en 1843

* la cloche avait été baptisée le 13 juillet 1846 et pesait 872 livres

détruite par le temps et menaçant ruine, elle fut interdite le 20 décembre 1857, par ordonnance de l'évêché. Sa reconstruction fut entreprise et exécutée par MM. Splingart et Patelet, sur les dessins de M. Pinguet-Védie, architecte de la ville de Saint-Quentin. L'adjudication des travaux fut faite le 24 juin 1859; la dépense qu'on avait évaluée à la somme de 34,000 francs, fut ouverte au moyen :

1° d'une souscription volontaire recueillie par les soins du maire et du curé de la commune (cette souscription a produit dans la commune près de 13,000 francs et 300 journées de travail; - au dehors,3101 francs 50 centimes)

2° des deniers de la commune;

3° d'une subvention de l'Etat.

Cette souscription a produit dans la commune près de 13,000 francs et 300 journées de travail, au dehors, 3,101 francs 50 centimes.

La nouvelle église, construite en pierres et briques sur l'emplacement de l'ancienne, a trente mètres de longueur, quinze de largeur et dix de hauteur sous voûte; le style de son architecture est le genre gothique.

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Cet édifice se compose d'un sanctuaire, d'un chœur, d'une nef précédée d'un porche et de deux collatéraux avec des arceaux en ogive. Aux extrémités supérieures des bas-côtés, sont placées deux chapelles ouvertes du côté du chœur, et derrière ces chapelles, deux sacristies.

 Au centre de la face principale se trouve une tribune pour l'orgue et la tour du clocher qui a 19 mètres 50 centimètres de hauteur et qui est elle-même surmontée d'une flèche en charpente, couverte en ardoises, ayant aussi 19 mètres 50 centimètres d'élévation.

* octobre 1861, pose de la croix sur le clocher

Cette église, qui est admirée des visiteurs, fut livrée au culte le 26 juillet 1862, jour de la fête de Sainte Anne , et bénite solennellement le dimanche 30 avril 1865, par Monseigneur Dours évêque de Soissons. (pendant la construction de l'église, qui dura trois ans, M. Merny fournit sans intérêt, un bâtiment très convenable pour la célébration des offices divins; il refusa de le vendre tant que la paroisse en eut besoin.)

Les principaux objets qui ornent l'église sont:

1° un autel en fonte imité des cathédrales du moyen-âge, petit chef d'œuvre que chacun admire et qui est une acquisition de la fabrique

2° une chaire remarquable par le fini du travail, qui a été payée, ainsi que deux lustres, à l'aide d'une souscription des habitants

3° un joli chemin de croix dû à la munificence de Sa Majesté l'Impératrice des Français; il a été sollicité par M. Grandvallet, fils, chef de bataillon d'infanterie

4° un tableau en tapisserie représentant la descente de Jésus-Christ au tombeau

Pendant la construction de l'église, qui dura trois ans, M. Meruy fournit sans intérêt un bâtiment très-convenable pour la célébration des offices divins; il refusa de le vendre tant que la paroisse en eut besoin. M. Douce, lieutenant au 2ème régiment de ligne, qui en fit hommage à l'église de son pays natal.

La sonnerie est composée de trois cloches qui ont été fondues à Solente (Oise), et baptisées solennellement le 7 janvier 1862 par M. Guyenne, curé-doyen à Montcornet.

Ces cloches se nomment:

1° Marie; parrain, M. Amand Tavenart, maire de Fraillicourt(Ardennes), marraine, Anne Cordier, son épouse. —Poids, 600 kilogrammes.

2° Eléonore, parrain, M. Jacques-Edouard Fossier, de Résigny, marraine, Marie-Anne-Eléonore Flucher, son épouse. — Poids, 448 kilogrammes.

3° Ismérie; parrain, M. Jean-Nicolas Douce-Tandart, maire des Autels, marraine, Ismérie-Adéline Durozoy, née à Résigny, demeurant à Londres, représentée par Me Cornet, Célestin, née Désirée Bienfait.—Poids, 314 kilogrammes.

M. l'abbé Pontoy, curé de Résigny, obtint cette dernière cloche de la générosité de ladite dame Durozoy, donna la seconde et fit refondre à ses frais l'ancienne cloche qui l'avait déjà été en 1846. Elle portait primitivement l'inscription suivante: « Je suis Alexandrine, nommée par Madame Alexandrine Delabroye Delaval, dame de Résigny, veuve de feu messire Pierre Lepicart, chevalier, seigneur de Sévigny, et par François Lepicart, chevalier, seigneur de Résigny.

Nous sommes bénites par M. Henri Froment, curé de Grandrieux et Résigny. Nallard, marguillier. Mil VI C XL VII (1647).

Après la Révolution, on grava sur cette cloche ce qui suit: « Nous étions deux, ma sœur a été enlevée par les Révolutionnaires de 93. »

Le terroir se divise en terres labourables, vergers et terrains plantés, prés, jardins, bois taillis, aulnaies, etc.

Parmi les lieudits nous citerons le Courtil Genon, la Rosière, la Fontaine Aumône, la Fontaine Robin, les Jongleurs, à Colin-le-Chêne, la Fosse-aux-Reines, Monplaisir, le Fief, le Gondouzy, etc.

L'ancien château était entouré d'eau avec pont-levis; il fut vendu, vers la fin de la Révolution, par M. d'Y, de Résigny à MM. Hosson et Ferrey de Brunehamel qui le firent démolir en grande partie et n'en laissèrent subsister que deux ailes en briques.

* 1867, construction du pont de Rozoy et du pont du Moulin

* 1873, construction de l'aqueduc du ruisseau de Tran

*précision d'André Sinet


Extrait du N°1 de la "revue cantonale de Rozoy sur Serre" de 1965

La moitié environ de la population habite 5 hameaux : La Planche-à-Serre, Gratreux, Tran, Les Petites Ouïes et le Quartier de la Gare.

La rivière La Serre, qui prend sa source à peu de distance, sert de limite avec Maimbresson, commune des Ardennes.

Jadis, une planche avait été jetée sur la Serre, pour permettre aux habitants d'un hameau d'aller de l'autre côté, ce qui a donné son nom au hameau de « La Planche-à-Serre ».

Le village de Résigny, quoique bâti irrégulièrement, a un riant aspect que lui donnent les coteaux dont il est entouré ; son territoire est vallonné et sillonné de ruisseaux qui serpentent à travers les bosquets et les prairies. Il offre un site charmant et très pittoresque.

Résigny avait jadis un château-fort qui fut démoli à la Révolution. L'emplacement en est encore visible, dans une propriété appartenant à M. Douce.

Le fils du dernier seigneur d'Y de Résigny, fut militaire de carrière, devint général, et fit toutes les campagnes de Napoléon.

Au retour de l'Ile d'Elbe, l'empereur le prit comme officier d'ordonnance.

Le terroir de la commune comporte 30 hectares de terre, 130 de bois et près de 600 hectares de pâtures. Résigny est donc un village herbager, partie de la basse Thiérache, et vivant principalement de l'élevage et de la production du lait. Ce lait qui est collecté matin et soir par le dépôt Nestlé de Résigny est ensuite transporté à Boue pour la mise en boite.

L'usine Nestlé porte le nom de Résigny parce qu'elle est desservie par la poste et la gare de la commune. Mais construite dans la commune voisine, l'usine Nestlé ne fait pas bénéficier Résigny des impôts et taxes de son entreprise.

La laiterie et la société de ramassage annexe procurent du travail à une quinzaine de familles de la commune, et à une trentaine des environs.

L'église de Résigny fut construite en 1860. Son clocher s'élève à plus de 35 mètres.

L'école possède  deux classes  et fut bâtie  en  1957.

Depuis plusieurs années, la date de la fête patronale est fixée au dimanche suivant le 5 août. Pour les hameaux de Gratreux, Iran et les Petites Ouïes, c'est le dimanche suivant le 27 septembre.

La commune possède une Société de chasse, (Président A. Floquet) et compte une trentaine de chasseurs.

Les pêcheurs de la commune sont adhérents à la Société « Le Réveil » de Rozoy. Les cartes de membre sont délivrées par les cafés Varoquier et Dupont.

Le cinéma a été abandonné en raison du développement de la Télévision 30 postes récepteurs au 1er novembre.

Moyen  de  transport   :   54  autos   et  nombreux  cycles.

24   tracteurs   agricoles   répartis   dans   presque   toutes   les   fermes.

MUNICIPALITE : Maire : Roger SINET — Adjoint : Pierre SIMON — Conseillers Municipaux : Marcel BOQUET — Henri BOITTE — B. CORDIER — O. FLEURY — A. FLOQUET — R. FLUCHER — R. LE-NOIR — R. MARCHAND — Y. VARLET.

Curé  de  la paroisse   :   Abbé  Roger  JUBELIN  qui  est aussi  écrivain  et historien   de   l'Auvergne. Instituteurs   :  M.  et  Mme A.  RICARD. P.  et T.  Receveur distributeur   :  M.  L. DAVRINCHE.

Liste   des   commerçants   : S.O.P.A.D.   (Nestlé)  à Grandrieux.

BOITTE,   charcutier. OSSELAER,   exploitant   carrier. FAUSTINO parpaings.

Devis de réparation de l'horloge de l'église en 1888

Budget de la commune de Résigny en 1874